Contexte économique
Les principaux marchés boursiers ont enregistré des performances mitigées en juillet, dans un contexte de forte volatilité. Les marchés boursiers des marchés développés ont produit un rendement global positif, surpassant leurs homologues des marchés émergents. Aux États-Unis, la baisse des données sur l’inflation et les commentaires conciliants de la Fed à l’issue de sa réunion de politique monétaire ont renforcé les espoirs de voir la banque centrale commencer à réduire les taux d’intérêt dès septembre. Les investisseurs ont délaissé les méga-capitalisations technologiques qui ont mené la hausse du marché boursier américain jusqu’à présent en 2024, au profit d’actions de petites capitalisations, qui surpassent généralement les grandes capitalisations dans les environnements de baisse des taux d’intérêt. Vers la fin du mois, l’indice composite NASDAQ, à forte composante technologique, et l’indice S&P 500, du marché élargi, ont enregistré leur plus forte baisse en une journée depuis près de deux ans. Par conséquent, l’indice de volatilité Cboe (VIX), appelé « indice de la peur », car il mesure la volatilité constante sur 30 jours du marché boursier américain — a atteint son plus haut niveau en trois mois.
L’Extrême-Orient a été la région la plus performante parmi les marchés boursiers développés au cours du mois, avec le Japon en tête. Dans un renversement de la récente tendance à la hausse, les pays nordiques ont enregistré des rendements négatifs et ont été les moins performants parmi les marchés développés, principalement en raison d’un ralentissement important au Danemark. La région Jordanie-Égypte-Maroc, a été le marché émergent le plus performant en juillet. Les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) — Arabie saoudite, Bahreïn, Émirats arabes unis (EAU), Koweït, Oman et Qatar — ont également enregistré de bonnes performances, principalement en raison de la vigueur notable des EAU et du Qatar. En revanche, l’Extrême-Orient a été le principal marché émergent à la traîne en raison de la faiblesse de Taïwan et de la Chine. La sous-performance de l’Europe de l’Est s’explique principalement par le ralentissement de la Pologne.
Les actifs mondiaux à revenu fixe, tels que mesurés par l’indice Bloomberg Global Aggregate Bond, ont gagné 1,1 % en juillet. Les titres adossés à des créances hypothécaires ont été les plus performants sur le marché américain des titres à revenu fixe, suivis par les obligations à rendement élevé, les titres du Trésor américain et les obligations d’entreprises de catégorie investissement. Les rendements des titres du Trésor ont baissé pour toutes les échéances au cours du mois, à l’exception des bons à 1 et 2 mois. (Les rendements des bons du Trésor à 2, 3, 5 et 10 ans ont baissé de 0,42 %, 0,36 %, 0,33 % et 0,17 %, respectivement, en juillet. L’écart entre les obligations à 10 et à 2 ans est passé de -0,35 % à -0,20 % au cours du mois, et la courbe des rendements est restée inversée.
Les prix mondiaux des matières premières, mesurés par l’indice Bloomberg Commodity Total Return, ont reculé de 4,0 % au cours du mois. Les prix du pétrole brut West Texas Intermediate (WTI) et Brent ont baissé de 4,5 % et de 4,9 %, respectivement, en raison de craintes que le ralentissement de l’économie chinoise entrave la demande de pétrole au second semestre de cette année. Le prix du gaz naturel sur le New York Mercantile Exchange (NYMEX) a chuté de 21,6 % au cours du mois en raison de stocks relativement importants aux États-Unis et de crainte que le temps plus frais attendu dans le Midwest et l’Ouest des États-Unis en août ne réduise la demande d’électricité produite à partir du gaz naturel. Le prix au comptant de l’or a augmenté de 5,7 % en juillet, la montée des tensions géopolitiques au Moyen-Orient ayant incité les investisseurs à rechercher des placements refuges. Le prix du blé a baissé de 8,1 % au cours du mois en raison de récoltes relativement abondantes (augmentation de l’offre) aux États-Unis, ainsi que d’une baisse des exportations du pays.
Comme prévu, le Federal Open Market Committee (FOMC) a laissé le taux des fonds fédéraux inchangé dans une fourchette de 5,25 % à 5,50 % à l’issue de sa réunion des 30 et 31 juillet, mais a semblé ouvert à une réduction des taux en septembre. Dans un communiqué annonçant la décision sur les taux, le FOMC a déclaré : « L’inflation a diminué au cours de l’année écoulée, mais reste quelque peu élevée. Au cours des derniers mois, de nouveaux progrès ont été réalisés en direction de l’objectif d’inflation de 2 % fixé par le Comité ». En qualifiant l’inflation de « quelque peu élevée », la Fed a adopté un ton plus conciliant. Le FOMC a réaffirmé son double mandat, qui consiste à atteindre à la fois un niveau d’emploi maximal et la stabilité des prix, en notant que « les perspectives économiques sont incertaines et le Comité est attentif aux risques qui pèsent sur les deux volets de son double mandat ». Cette formulation s’écartait des déclarations précédentes selon lesquelles les membres du FOMC étaient « très attentifs » au risque d’inflation.
À la fin juillet, l’outil FedWatch de CME Group indiquait qu’il y avait 88 % de probabilités que la banque centrale procède à une baisse des taux de 25 points de base (0,25 %) à l’issue de sa réunion des 17 et 18 septembre, et que la probabilité de nouvelles baisses de 25 points de base lors des réunions de novembre et de décembre était de 66 % et 65 %, respectivement. L’outil FedWatch permet d’évaluer les attentes des marchés quant aux changements possibles du taux cible des fonds fédéraux tout en évaluant les mesures potentielles de politique monétaire de la Fed lors des réunions du Federal Open Market Committee (FOMC).
Sur le plan géopolitique, Israël a assumé la responsabilité de la mort de Fuad Shukr, haut commandant militaire du Hezbollah, milice libanaise soutenue par l’Iran, en représailles au bombardement d’un terrain de football sur le plateau du Golan, contrôlé par Israël, le 27 juillet, qui a causé la mort de 12 enfants et adolescents. En outre, l’Iran et le Hamas ont accusé Israël d’avoir assassiné le chef politique du Hamas, Ismail Haniyeh, en Iran le 30 juillet. Ces événements ont fait craindre que le conflit militaire en cours entre Israël et le Hamas se transforme en une guerre plus large au Moyen-Orient.
Banques centrales
- La Banque du Canada a abaissé son taux directeur, le faisant passer de 0,25 % à 4,50 %, à l’issue de sa réunion du 24 juillet, invoquant le fait que « les pressions généralisées sur les prix continuent de s’atténuer et que l’inflation devrait se rapprocher de 2 %. » Dans son communiqué de presse, la Banque du Canada a indiqué que les pressions inflationnistes s’atténuaient en raison de la persistance d’une offre excédentaire. Cependant, elle a averti que les pressions sur les prix continuaient d’avoir un impact sur d’importants segments de l’économie, en particulier le logement. La Banque du Canada a également observé que l’économie mondiale continuait de croître à un rythme d’environ 3 %. Elle a également noté que l’inflation, bien qu’encore élevée dans de nombreuses économies développées, continue de se rapprocher progressivement de l’objectif de la Banque du Canada. La prochaine réunion de la Banque du Canada est prévue pour le 4 septembre.
- Lors d’une conférence de presse qui a suivi la réunion du FOMC, Jerome Powell, le président de la Fed, a déclaré qu’une réduction des taux en septembre « pourrait être envisagée. Il s’agit simplement de voir plus de bonnes données. » M. Powell a reconnu que les membres du FOMC avaient même discuté d’une réduction du taux des fonds fédéraux au cours de la réunion actuelle avant de voter pour le maintien du taux de référence. Il a également déclaré que la banque centrale n’avait « pris aucune décision relative aux prochaines réunions ». M. Powell a indiqué que le marché du travail américain était robuste, mais pas en surchauffe. « Je ne pense pas que le marché du travail, dans son état actuel, soit une source probable de pressions inflationnistes importantes, et je ne voudrais donc pas voir un nouveau ralentissement du marché du travail », a-t-il déclaré.
- Lors de sa réunion du 31 juillet, par une mince marge de 5-4, la Banque d’Angleterre a décidé de réduire son taux d’escompte de 25 points de base (0,25 %) pour le ramener à 5,00 %. Quatre membres du Comité de politique monétaire (MPC) de la Banque d’Angleterre ont voté pour le maintien du taux d’escompte à 5,25 %. Dans son annonce de la décision de taux, le MPC a commenté, « Il est maintenant approprié de réduire légèrement le degré de restriction de la politique. L’impact des chocs extérieurs passés s’est atténué et des progrès ont été accomplis dans la modération des risques de persistance de l’inflation. Bien que le PIB ait été plus élevé que prévu, l’orientation restrictive de la politique monétaire continue de peser sur l’activité de l’économie réelle, entraînant un relâchement du marché du travail et atténuant les pressions inflationnistes. »
- La Banque centrale européenne (BCE) a laissé son taux d’intérêt de référence inchangé à 4,25 % à l’issue de sa réunion du 24 juillet, mais a laissé entendre qu’il pourrait y avoir une baisse des taux en septembre. La BCE a réduit son taux d’intérêt de référence de 25 points de base (0,25 %) au début du mois de juin — sa première réduction depuis 2019. Lors de la conférence de presse qui a suivi la réunion, Christine Lagarde, présidente de la BCE, a déclaré : « La question du mois de septembre et de ce que nous ferons en septembre est donc très ouverte. » Dans un communiqué annonçant la décision sur les taux, le Conseil des gouverneurs de la BCE a noté : « Si, parmi les mesures de l’inflation sous-jacente, certaines ont augmenté en mai sous l’effet de facteurs ponctuels, la plupart ont été stables ou ont légèrement diminué en juin. Conformément aux attentes, l’incidence inflationniste de l’importante hausse des salaires a été compensée par les bénéfices des entreprises. »
- À l’issue de sa réunion des 29 et 30 juillet a Banque du Japon (BOJ) a relevé son taux d’intérêt de référence dans une fourchette de 0,0 %-0,1 % à 0,25 %, soit le niveau le plus élevé depuis 2008. Le gouverneur de la BOJ, Kazuo Ueda, a indiqué que la banque centrale pourrait procéder à une nouvelle hausse des taux avant la fin de l’année 2024. Lors de la conférence de presse qui a suivi l’annonce de la hausse des taux, M. Ueda a déclaré : « Si les données montrent que les conditions économiques sont sur la bonne voie, et si ces données s’accumulent, nous passerons bien sûr à l’étape suivante ». En réaction à la hausse des taux et aux commentaires optimistes de M. Ueda, le dollar américain est passé sous la barre des 150 yens pour la première fois depuis le mois de mars de cette année.
Données économiques
(sauf indication contraire, données provenant de Bloomberg)
- Selon Statistique Canada, les prix à la consommation (mesurés par la variation de l’indice des prix à la consommation [IPC]) ont reculé de 0,1 % en juin, soit un fort recul comparativement à la hausse de 0,6 % enregistrée le mois dernier, en raison de la baisse des prix de l’essence. L’augmentation de 2,7 % d’une année sur l’autre constitue une légère diminution par rapport à l’augmentation annuelle de 2,9 % en mai. Les prix à la production ont légèrement modéré en juin, l’indice des prix des produits industriels (IPPI) étant resté stable et l’indice des prix des matières premières (IPMR) ayant reculé de 1,4 %. En glissement annuel, les prix ont augmenté de 2,8 % et de 7,5 % respectivement, pour l’IPPI et l’IPMB. Les prix des denrées alimentaires ont été mitigés ces derniers temps, les prix des viandes et des produits laitiers ayant augmenté, tandis que les prix des cultures ont baissé. Au cours de l’année écoulée, les gains ont été concentrés dans les métaux et, dans une moindre mesure, l’énergie. La situation de l’emploi n’a guère changé, l’économie canadienne ayant perdu 2 800 emplois en juillet, tandis que le taux de chômage est resté stable à 6,4 %.
- Le département du Travail a indiqué que l’indice des prix à la consommation (IPC) avait baissé de 0,1 % en juin, après avoir été stable en mai. La progression de l’indice de 3,0 % d’une année sur l’autre, en baisse par rapport à la hausse annuelle de 3,3 % en mai, était inférieure aux attentes. Les prix de l’essence ont baissé de 3,8 % en juin et de 2,5 % d’une année sur l’autre. Les coûts du logement ont augmenté de 0,2 % au cours du mois et ont affiché une hausse de 5,2 % par rapport à la même période en 2023. La hausse en glissement annuel de 3,3 % de l’inflation de base en juin, mesurée par l’IPC pour tous les articles à l’exception des aliments et de l’énergie, était en baisse de 0,1 point de pourcentage par rapport à la hausse annuelle du mois précédent et représentait la plus faible augmentation en glissement annuel depuis avril 2021. Selon l’estimation initiale du département du Commerce, le PIB des États-Unis a augmenté à un taux annualisé plus élevé que prévu de 2,8 % au deuxième trimestre 2024, doublant ainsi la hausse de 1,4 % enregistrée au premier trimestre de l’année. Les principaux contributeurs à la croissance du PIB au deuxième trimestre sont les dépenses de consommation, les investissements privés dans les stocks (une mesure des changements de valeur des stocks d’une période à l’autre) et les investissements fixes non résidentiels (achats de structures non résidentielles, d’équipements et de logiciels). Le gouvernement a attribué la hausse du PIB au deuxième trimestre par rapport au trimestre précédent à l’augmentation des investissements en stocks privés et des dépenses de consommation.
- L’Office of National Statistics (ONS) a indiqué que l’inflation au Royaume-Uni, mesurée par l’IPC, a connu une légère augmentation de 0,1 % en avril, en baisse comparativement à la hausse de 0,3 % enregistrée en mai. La progression de l’IPC de 2,0 % d’une année sur l’autre correspond à la hausse annuelle du mois précédent. Les principaux facteurs ayant contribué à la hausse de l’inflation sur douze mois sont les boissons alcoolisées et le tabac, les soins de santé, ainsi que les restaurants et les hôtels. Ces facteurs ont plus que compensé les baisses des coûts du logement et des services aux ménages, ainsi que des meubles et des articles ménagers. L’inflation de base, qui exclut les prix volatils des denrées alimentaires, a augmenté à un taux annuel de 3,5 % en juillet, ce qui correspond à l’augmentation en glissement annuel de mai. Selon la deuxième estimation de l’ONS, le PIB du Royaume-Uni a augmenté de 0,4 % en mai (période de référence la plus récente), après une croissance stagnante en avril. L’économie a progressé de 0,9 % au cours de la période de trois mois se terminant le 31 mai. La production dans le secteur des services a augmenté de 1,1 % au cours de la période de trois mois, tandis que la production est restée stable et que la construction a chuté de 0,7 %.
- Eurostat a fixé le taux d’inflation de la zone euro à 2,5 % pour la période de 12 mois se terminant en juin, soit une hausse marginale par rapport à l’augmentation annuelle de 2,5 % enregistrée en mai. Les coûts dans le secteur des services ont augmenté de 4,1 % au cours de la période, inchangés par rapport à la hausse annuelle de mai. Les prix des produits alimentaires, de l’alcool et du tabac ont augmenté de 2,4 % d’une année sur l’autre en juin, en baisse par rapport au taux annuel de 2,6 % enregistré le mois précédent. Les biens industriels non énergétiques ont augmenté de 0,7 % au cours des 12 derniers mois, ce qui correspond à la hausse annuelle de mai, tandis que les prix de l’énergie ont augmenté de 0,2 % après une baisse de 0,3 % d’une année sur l’autre en mai. L’inflation de base, qui exclut les prix volatils de l’énergie et de l’alimentation, a augmenté à un taux annuel de 2,9 % en juin, ce qui correspond à la hausse annuelle de mai. Eurostat a également indiqué que le PIB de la zone euro a légèrement augmenté de 0,3 % au cours du deuxième trimestre 2024, égalant le taux de croissance du premier trimestre, et a augmenté de 0,6 % d’une année sur l’autre. Les économies de l’Irlande, de la Lituanie et de l’Espagne ont été les plus performantes au deuxième trimestre, avec une croissance de 1,2 %, 0,9 % et 0,8 %, respectivement. En revanche, le PIB de la Lettonie et de la Suède a baissé, respectivement, de 1,1 % et de 0,8 % au cours du mois.
Données indicielles (juillet 2024)
- L’indice composé S&P/TSX a augmenté 5,87 %.
- L’indice obligataire universel Canada FTSE TMX a gagné 2,37 %.
• L’indice S&P 500, qui mesure les actions américaines, a affiché un rendement de 2,19 %. - L’indice MSCI Monde tous pays (net), utilisé comme étalon pour évaluer le rendement des actions mondiales, a grimpé de 2,59 %.
- L’indice ICE BofA US High Yield Constrained, qui représente les marchés obligataires américains à rendement élevé, a produit 1,91 % (couvert contre le risque de change) et 2,94 % (non couvert).
- L’indice de la volatilité de la bourse d’options de Chicago, une mesure de la volatilité implicite de l’indice S&P 500 aussi connue sous le nom d’« indice de la peur », a connu une forte augmentation, passant de 12,44 à 16,36 à la fin du mois.
- Les cours du pétrole brut WTI Cushing, un indicateur clé des fluctuations du marché pétrolier, ont reculé, passant de 81,54 $ US à 77,91 $ US le baril à la fin de juillet.
- Le dollar canadien s’est légèrement raffermi, atteignant 1,38 $ CA par $ US. Le dollar américain s’est en général affaibli par rapport aux principales devises mondiales. Il a terminé le mois de juillet à 1,08 $ US contre l’euro, à 1,28 $ US contre la livre sterling et à 150,46 yens.