Performances inégales des marchés boursiers mondiaux dans un contexte de volatilité

Contexte économique

Les marchés boursiers mondiaux, mesurés par l’indice MSCI ACWI, ont perdu du terrain en février, même si les performances ont été inégales selon les régions. Malgré un recul vers la fin du mois en réponse à la menace du président Trump d’imposer des droits de douane sur les marchandises importées de l’Union européenne (une union politique et économique de 27 pays européens), le marché européen a en général bénéficié de l’optimisme des investisseurs quant à la possibilité d’éviter une guerre commerciale avec les États-Unis. L’incertitude concernant les droits de douane proposés et le ralentissement du secteur technologique ont pesé sur le marché boursier américain.

En février, les marchés émergents ont enregistré des rendements légèrement positifs et ont surperformé leurs homologues des marchés développés. Les pays nordiques ont été les plus performants au sein des marchés développés pour le mois, soutenus principalement par la vigueur de la Suède et du Danemark. La reprise en Europe est principalement attribuable à la reprise en Irlande et en Espagne. À l’inverse, le recul du marché américain a nui aux résultats de l’Amérique du Nord. Les actions chinoises cotées à la Bourse de Hong Kong ont été en tête des marchés émergents en février. De plus, l’Europe de l’Est a bénéficié de la forte performance de la Pologne. En revanche, la région de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE) a enregistré un rendement négatif en raison de la faiblesse de la Thaïlande et de l’Indonésie.¹

Le 3 février, la veille de l’entrée en vigueur des droits de douane de 25 % sur les importations en provenance du Mexique et du Canada (à l’exception des produits énergétiques canadiens, qui sont assujettis à des droits de douane de 10 %), l’administration Trump a conclu des accords avec le Canada et le Mexique pour reporter les tarifs de 30 jours. Ce report n’a été accordé qu’après que le Mexique a accepté d’envoyer 10 000 soldats à la frontière pour lutter contre l’afflux de fentanyl aux États-Unis, et que le Canada s’est engagé à nommer un tsar du fentanyl, à classer les cartels parmi les organisations terroristes et à lancer une force d’intervention conjointe avec les États-Unis pour lutter contre le crime organisé, le trafic de fentanyl et le blanchiment d’argent. Fin février, Trump a annoncé qu’il envisageait d’appliquer des droits de douane de 25 % sur les importations en provenance de l’Union européenne. Il a également indiqué que des droits contre le Mexique et le Canada devaient toujours entrer en vigueur début mars. Le différend tarifaire en cours reste très instable et en constante évolution.

Les actifs mondiaux à revenu fixe, mesurés par l’indice Bloomberg Global Aggregate Bond (USD), ont gagné 1,4 % en février. Les titres adossés à des créances hypothécaires ont été les plus performants sur le marché américain des titres à revenu fixe, suivis par les titres du Trésor américain, les obligations d’entreprises de première qualité et les obligations à haut rendement. Les rendements ont baissé pour toutes les échéances supérieures à trois mois. Les rendements des bons du Trésor à 2, 3, 5 et 10 ans ont baissé dans des marges correspondantes de 0,23 % et 0,28 %, 0,33 % et 0,24 % pour atteindre respectivement 3,99 %, 3,99 %, 4,03 % et 4,34 %.² La baisse du rendement des bons du Trésor à 10 ans a entraîné une inversion de la courbe des taux (les rendements à trois mois ont dépassé les rendements à 10 ans), ce qui a historiquement été le signe avant-coureur de récessions économiques.

Les prix mondiaux des produits de base, représentés par l’indice Bloomberg Commodity Total Return ont augmenté de 0,8 % en février. Les prix du pétrole brut West Texas Intermediate (WTI) et Brent ont chacun chuté de 3,8 % et 5,4 % pour atteindre respectivement 69,76 $ et 71,62 $ au cours du mois en raison des tensions géopolitiques entre les États-Unis et l’Ukraine, ainsi que d’une possible augmentation de la production de pétrole par l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP). (Début mars, le cartel du pétrole a annoncé son intention d’augmenter sa production en avril.) Le cours de l’or a augmenté pendant la majeure partie du mois, les investisseurs recherchant des actifs refuges face aux inquiétudes suscitées par les droits de douane proposés par l’administration Trump. Cependant, une forte baisse du cours fin février, attribuable à la vigueur du dollar américain (le cours de l’or évolue généralement en sens inverse du billet vert), a ramené le gain mensuel à 0,5 %. Le prix du gaz naturel sur le New York Mercantile Exchange (NYMEX) a bondi de 26,0 % au cours du mois, le froid hivernal aux États-Unis ayant stimulé la demande. Les prix du blé ont chuté de 0,7 % en février, entravés par la forte production de l’Australie et de l’Argentine, ainsi que par la baisse des importations en provenance de Chine. Ces facteurs ont contrebalancé l’impact positif d’une diminution des stocks aux États-Unis.

Sur le plan géopolitique, l’administration Trump a cherché à entamer des négociations pour mettre fin au conflit entre la Russie et l’Ukraine après que le président américain s’est entretenu avec le président russe Vladimir Poutine. Donald Trump a ensuite invité le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy à participer aux négociations avec Poutine en vue d’un cessez-le-feu. Fin février, Donald Trump et Volodymyr Zelenskyy ont conclu un accord qui donnerait aux États-Unis l’accès aux gisements de terres rares de l’Ukraine. L’accord prévoyait la création d’un « fonds d’investissement » pour la reconstruction de l’Ukraine. Cependant, l’accord a semblé être compromis après que Trump a interrompu une réunion avec Zelenskyy à la Maison-Blanche le 28 février, à la suite d’une discussion animée concernant un éventuel règlement du conflit entre la Russie et l’Ukraine.

Données économiques  

(sauf indication contraire, données provenant de Bloomberg)

• Selon Statistique Canada, les prix à la consommation (mesurés par la variation de l’indice des prix à la consommation ou IPC) ont augmenté de 0,1 % janvier, en raison de la hausse des coûts de l’énergie. D’une année sur l’autre, les prix à la consommation ont augmenté de 1,9 %, une légère augmentation par rapport aux 12 mois précédents. Les prix à la production ont été nettement plus élevés en janvier, l’indice des prix des produits industriels (IPPI) ayant augmenté de 1,6 % et l’indice des prix des matières premières (IPMB) de 3,7 %. En glissement annuel, les prix ont augmenté de 5,8 % et de 11,8 %, respectivement, pour l’IPPI et l’IPMB. Les prix de l’énergie, du pétrole et surtout des métaux ont en général connu une augmentation rapide. Le marché du travail canadien est resté inchangé en février, l’économie ayant créé seulement 1 100  emplois en janvier et le taux de chômage état resté stable à 6,6 %.
• Le département du Travail a annoncé que l’indice des prix à la consommation (IPC) a affiché une hausse supérieure aux attentes de 0,5 % en janvier, légèrement plus élevée que celle de 0,4 % enregistrée en décembre. Les coûts du logement ont représenté plus de 30 % de la reprise de l’inflation, avec une hausse de 0,4 % au cours du mois. Les coûts des denrées alimentaires ont également augmenté de 0,4 % en janvier, en raison d’une hausse de 15,2 % du prix des œufs. La hausse de 3,0 % en glissement annuel de l’IPC a été légèrement supérieure à celle de 2,9 % enregistrée en décembre. Les coûts des services de transport et du logement ont augmenté respectivement de 8,0 % et 4,4 % au cours des 12 derniers mois, tandis que les prix des matières premières ont baissé de 0,1 %. L’inflation de base, mesurée par l’IPC pour tous les articles à l’exception de l’alimentation et de l’énergie, a augmenté de 3,3 % en glissement annuel en janvier, soit une légère hausse par rapport à l’augmentation annuelle de 3,2 % en décembre. Selon la deuxième estimation du département du Commerce, le produit intérieur brut (PIB) des États-Unis a augmenté à un taux annualisé de 2,3 % au quatrième trimestre 2024, inchangé par rapport à l’estimation initiale et en baisse par rapport à la hausse de 3,1 % enregistrée au troisième trimestre. L’économie américaine a progressé de 2,5 % au cours de l’année civile 2024, en deçà de la hausse annuelle de 3,2 % enregistrée en 2023. Les principales contributions à la croissance du PIB au quatrième trimestre ont été les dépenses de consommation et les dépenses du gouvernement fédéral. Cette croissance a été partiellement compensée par une baisse des investissements fixes non résidentiels (achats de structures non résidentielles, d’équipements et de logiciels).
• L’Office for National Statistics (ONS) a indiqué que l’inflation au Royaume-Uni, mesurée par l’IPC, a baissé de 0,1 % en janvier, soit une baisse importante par rapport à la hausse de 0,3 % enregistrée en décembre. L’IPC a progressé à un taux annuel de 3,0 % en janvier, en hausse significative par rapport à l’augmentation de 2,5 % du mois précédent. Les coûts de l’éducation, de l’alcool et du tabac ont enregistré les plus fortes hausses en janvier, tandis que les prix des vêtements et des chaussures, ainsi que des meubles et des articles ménagers ont baissé. Les coûts de l’éducation, de la communication et des soins de santé ont augmenté respectivement de 7,5 %, 5,9 % et 5,0 % en glissement annuel. L’inflation de base, qui exclut les prix volatils des denrées alimentaires, de l’énergie, de l’alcool et du tabac, a augmenté de 3,7 % en rythme annuel en janvier, dépassant la hausse de 3,2 % en rythme annuel enregistrée en décembre.³ L’ONS a également annoncé que le PIB britannique avait augmenté de 0,4 % en décembre et avait légèrement progressé de 0,1 % au cours des trois mois précédents (les périodes de référence les plus récentes). L’augmentation du PIB en décembre a été une amélioration par rapport à la hausse de 0,1 % en novembre. La production dans les secteurs de la construction et des services a augmenté respectivement de 0,5 % et 0,2 % pour la période de trois mois se terminant le 31 décembre, tandis que la production a diminué de 0,8 %.⁴
• Eurostat a estimé le taux d’inflation de la zone euro à 2,5 % pour la période de 12 mois se terminant en janvier, ce qui est légèrement supérieur à la hausse annuelle de 2,4 % enregistrée en décembre. Les coûts dans le secteur des services ont augmenté à un taux annuel de 3,9 %, ce qui est légèrement inférieur à la hausse de 4,0 % de décembre. Les prix des aliments, de l’alcool et du tabac ont augmenté de 2,3 % d’une année sur l’autre en janvier, en baisse par rapport au taux annuel de 2,6 % enregistré le mois précédent. L’inflation de base, qui exclut les prix volatils de l’énergie et des denrées alimentaires, a augmenté à un taux annuel de 2,7 % pour le cinquième mois consécutif en janvier.⁵ Eurostat a également indiqué que le taux de croissance du PIB de la zone euro est resté stable au quatrième trimestre 2024, en baisse par rapport à la hausse de 0,4 % enregistrée au troisième trimestre. L’économie de la zone euro a progressé de 0,7 % d’une année sur l’autre, soit une légère baisse par rapport au taux de croissance annuel de 0,9 % enregistré au trimestre précédent. Les économies du Portugal, de la Pologne et de la Lituanie ont été les plus performantes au quatrième trimestre, avec une croissance de 1,5 %, 1,3 % et 0,9 %, respectivement. Par contre, le PIB de l’Irlande et de l’Allemagne a enregistré des baisses correspondantes de 1,3 % et 0,2 % au cours du trimestre.⁶

Données indicielles (février 2025)

• L’indice composé S&P/TSX a reculé de 0,40 %.
• L’indice obligataire universel Canada FTSE TMX a augmenté de 1,10 %.
• L’indice S&P 500, qui mesure les actions américaines, a affiché un rendement de -1,83 %.
• L’indice MSCI Monde tous pays (net), utilisé comme étalon pour évaluer le rendement des actions mondiales, a reculé de 1,13 %.
• L’indice ICE BofA US High Yield Constrained, qui représente les marchés obligataires américains à rendement élevé, a produit 0,53 % (couvert contre le risque de change) et 0,11 % (non couvert).
• L’indice de la volatilité de la bourse d’options de Chicago, une mesure de la volatilité implicite de l’indice S&P 500 aussi connue sous le nom d’« indice de la peur », a grimpé, passant de 16,43 à la fin de janvier à 19,63 à la fin de février.
• Les cours du pétrole brut WTI Cushing, un indicateur clé des fluctuations du marché pétrolier, ont reculé, passant de 72,53 $ US à 69,76 $ le baril à la fin de janvier.
• Le dollar canadien s’est raffermi, atteignant 1,44 $ CA par $ US. Le dollar américain s’est généralement affaibli par rapport aux principales devises mondiales. Il a terminé le mois de février à 1,04 $ US contre l’euro, à 1,26 $ US contre la livre sterling et à 150,70 yens.

¹ Toutes les performances des marchés boursiers sont fondées sur l’indice MSIC Monde tous pays.

² Selon le département du Trésor des États-Unis. Au 28 février 2025.

³ Selon l’ONS. 19 février 2025.

⁴ Selon l’ONS. 13 février 2025.

⁵ Selon Eurostat. 24 février 2025.

⁶ Selon Eurostat. 14 février 2025.

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