Contexte économique
Les marchés boursiers mondiaux sont restés essentiellement stables en août, malgré des périodes de volatilité, en particulier au début et à la fin du mois. En $ CA, les actions canadiennes se sont mieux comportées que celles des autres régions. Les marchés ont chuté au début du mois d’août en raison des craintes croissantes de récession liées à la faiblesse relative des données économiques américaines et à la décision de la Fed de ne pas réduire le taux des fonds fédéraux à la suite de sa réunion de fin juillet. De plus, l’indice PHLX Semiconductor Sector™, qui suit les rendements des 30 plus grandes sociétés de semi-conducteurs cotés aux États-Unis, a chuté de plus de 7 % le 1er août, sa pire baisse en pourcentage sur une journée depuis mars 2020, après qu’Arm Holdings, un fabricant de puces basé au Royaume-Uni, a publié des prévisions de résultats décevantes pour les trois trimestres restant de son exercice 2025. Cela a fait craindre que les dépenses importantes consacrées à l’intelligence artificielle ne profitent pas autant que prévu à plusieurs grandes capitalisations américaines. Les cours des actions se sont ensuite redressés plus tard dans le mois, les investisseurs étant encouragés par des données relativement plus faibles sur le marché du travail et par des signes de ralentissement de l’inflation, ce qui a renforcé l’optimisme quant au maintien du calendrier de réduction des taux d’intérêt de la Réserve fédérale en septembre.
Les pays nordiques ont été les plus performants parmi les marchés développés en août, avec en tête la Finlande et la Suède. L’Europe a également enregistré de bons résultats, principalement grâce à la vigueur de l’Espagne, de l’Italie et de la Suisse. L’Extrême-Orient a enregistré un gain relativement faible et a été le principal marché à la traîne, ce qui s’explique en grande partie par la sous-performance du Japon. L’Association des nations de l’Asie du Sud-Est a été le marché émergent le plus performant en août, principalement grâce à la vigueur des Philippines, de l’Indonésie et de la Malaisie. À l’inverse, les régions d’Amérique latine hors Brésil et d’Europe ont été les moins performantes des marchés émergents au cours du mois, surtout sous l’effet de la faiblesse du Mexique et de la Turquie, respectivement. 1
Les actifs canadiens à revenu fixe ont affiché des gains modestes en août. Les obligations à rendement élevé ont été les plus performantes sur le marché américain des titres à revenu fixe, suivies par les titres adossés à des créances hypothécaires, les obligations de sociétés de bonne qualité et les titres du Trésor américain. Les rendements des titres du Trésor ont baissé sur l’ensemble de la courbe. Les rendements des bons du Trésor à 2, 3, 5 et 10 ans ont baissé par des marges correspondantes de 0,38 %, 0,31 %, 0,26 % et 0,18 %, terminant le mois à 3,91 %, 3,79 %, 3,71 %, et 3,91 %, respectivement. 2 L’écart entre les obligations à 10 et 2 ans s’est réduit de 20 points de base (0,20 %) en août, ce qui s’est traduit par une courbe de rendement plate (qui se produit lorsqu’il y a peu ou pas de différence entre les rendements à 10 et à 2 ans) à la fin du mois — marquant la première fois en plus de deux ans que la courbe de rendement n’était pas inversée à la clôture du marché. Une courbe de rendement plate est généralement considérée comme un signe d’incertitude quant à la croissance économique future.
Les prix mondiaux des produits de base, mesurés par l’indice Bloomberg Commodity Total Return, ont augmenté de 0,1 % au cours du mois. Les prix du pétrole brut West Texas Intermediate et Brent ont baissé respectivement de 3,6 % et de 4,8 %, sous l’effet de craintes que le ralentissement de l’économie chinoise n’entrave la demande de pétrole. Le prix du gaz naturel sur le New York Mercantile Exchange (NYMEX) a augmenté de 4,5 % en août. La majeure partie de cette hausse s’est produite au cours des trois premières semaines du mois, en raison d’une augmentation de la demande d’électricité produite à partir de gaz naturel, stimulée par un temps exceptionnellement chaud dans une grande partie des États-Unis. Le prix de l’or au comptant a augmenté de 2,2 % au cours du mois, bénéficiant de la confiance croissante dans le fait que la Fed commencera à réduire les taux d’intérêt ce mois-ci, ainsi que de la faiblesse du dollar américain. (Le prix de l’or évolue généralement à l’inverse du dollar américain.) Le prix du blé a augmenté de 4,6 % au cours du mois du fait de l’augmentation de la demande et des inquiétudes concernant le temps chaud et sec dans les plaines du nord des États-Unis, qui pourrait entraîne une diminution de l’offre.
Lors d’une apparition au symposium économique annuel Jackson Hole de la Fed de Kansas City dans le Wyoming le 23 août, le président de la Fed, Jerome Powell, a signalé que des baisses de taux d’intérêt étaient imminentes. « Le temps est venu pour la politique de s’ajuster », a-t-il déclaré. « La direction à suivre est claire, et le moment et le rythme des baisses de taux dépendront des données entrantes, de l’évolution des perspectives et de l’équilibre des risques. » M. Powell a commenté que la politique monétaire restrictive de la Fed « a aidé à rétablir l’équilibre entre l’offre et la demande globales, en atténuant les pressions inflationnistes et en veillant à ce que les attentes en matière d’inflation restent bien ancrées. »
À la fin du mois d’août, l’outil FedWatch du CME Group indiquait qu’il y avait 70 % de probabilités que la banque centrale procède à une réduction de 25 points de base (0,25 %) de ses taux à l’issue da réunion des 17 et 18 septembre, et 30 % qu’elle procède à une réduction de 50 points de base (0,50 %) 3. L’outil FedWatch permet d’évaluer les attentes des marchés quant aux changements potentiels du taux cible des fonds fédéraux, tout en évaluant les actions potentielles de la Fed en matière de politique monétaire lors des réunions du Federal Open Market Committee (FOMC).
Banques centrales
- La Banque du Canada a réduit son taux directeur de 0,25 % pour le faire passer à 4,25 % à l’issue de sa réunion du 4 septembre. Il s’agit de la troisième réduction consécutive. La Banque du Canada a noté que la croissance économique a été légèrement plus forte que prévu aux États-Unis et au Canada, tandis que l’économie mondiale a progressé à un taux de 2,5 %. De plus, les pressions inflationnistes ont continué de s’atténuer. La prochaine réunion de la Banque du Canada est prévue pour le 23 octobre.
- Selon le compte rendu de la réunion du Federal Open Market Committee (FOMC) des 30 et 31 juillet, publié le 21 août, les membres ont convenu que les données économiques récentes auraient pu justifier une réduction immédiate du taux des fonds fédéraux. Les participants à la réunion ont noté que « l’inflation a ralenti au cours de l’année écoulée, mais est restée élevée et qu’au cours des derniers mois, de nouveaux progrès ont été réalisés vers l’objectif d’inflation de 2 % fixé par le Comité. Par conséquent, plusieurs membres du FOMC « ont observé que les progrès récents en matière d’inflation et les augmentations du taux de chômage avaient fourni un argument plausible pour réduire la fourchette cible de 25 points de base lors de cette réunion ou qu’ils auraient pu soutenir une telle décision. »
- Lors de sa réunion du 1er août, la Banque d’Angleterre a décidé, par une faible marge de 5-4, de réduire le taux d’escompte de 25 points de base (0,25 %) pour le ramener à 5,00 %. Quatre membres du Comité de politique monétaire de la Banque d’Angleterre ont voté pour le maintien du taux d’escompte à 5,25 %. Dans son annonce de la décision de taux, le Comité a déclaré, « il est maintenant approprié de réduire légèrement le degré de restriction de la politique. L’impact des chocs extérieurs passés s’est atténué et des progrès ont été accomplis dans la modération des risques de persistance de l’inflation. Même si le PIB a été plus élevé que prévu, l’orientation restrictive de la politique monétaire continue de peser sur l’activité économique réelle, entraînant un relâchement du marché du travail et atténuant les pressions inflationnistes ». La prochaine réunion du Comité de politique monétaire est prévue pour le 19 septembre.
- La Banque centrale européenne (BCE) a laissé son taux d’intérêt de référence inchangé à 4,25 % à l’issue de sa réunion du 24 juillet, mais a laissé entendre qu’elle pourrait aller de l’avant avec une baisse des taux en septembre. La BCE a réduit son taux d’intérêt de référence de 25 points de base (0,25 %) au début du mois de juin — sa première réduction depuis 2019. Lors de la conférence de presse qui a suivi la réunion de juillet, Christine Lagarde, présidente de la BCE, a noté : « Si, parmi les mesures de l’inflation sous-jacente, certaines ont augmenté en mai sous l’effet de facteurs ponctuels, la plupart ont été stables ou ont légèrement diminué en juin. Conformément aux attentes, l’incidence inflationniste de l’importante hausse des salaires a été compensée par les bénéfices des entreprises. » La prochaine réunion de la BCE se tiendra le 12 septembre à Francfort, en Allemagne.
- La Banque du Japon a relevé son taux d’intérêt de référence d’une fourchette de 0,0 %-0,1 % à 0,25 % — le niveau le plus élevé depuis 2008 — après sa réunion des 29 et 30 juillet. Le gouverneur, Kazuo Ueda, a indiqué que la banque centrale pourrait procéder à une nouvelle hausse des taux avant la fin de l’année 2024. Lors de la conférence de presse qui a suivi l’annonce de la hausse des taux, M. Ueda a déclaré : « Si les données montrent que les conditions économiques sont sur la bonne voie, et si ces données s’accumulent, nous passerons bien sûr à l’étape suivante ». Cependant, début août, le vicegouverneur de la Banque du Japon, Shinichi Uchida, a déclaré que l’environnement économique du pays n’était pas similaire à celui des États-Unis et de l’Europe en 2022 et 2023, lorsque la hausse de l’inflation a conduit les banques centrales à mettre en œuvre de nombreuses hausses de taux. « Par conséquent, la banque ne relèvera pas son taux d’intérêt directeur pendant les marchés financiers et les marchés des capitaux sont instables », a commenté M. Uchida. 4
Données économiques (sauf indication contraire, données provenant de Bloomberg)
- Selon Statistique Canada, les prix à la consommation (mesurés par la variation de l’indice des prix à la consommation [IPC]) ont bondi de 0,4 % en juillet en raison de la hausse des prix de l’essence. Malgré le pic enregistré en juillet, la hausse de 2,5 % d’une année sur l’autre est la plus faible augmentation annuelle des prix depuis mars 2021, les pressions sur les prix des voyages organisés, des véhicules automobiles et de l’électricité s’étant atténuées. Les prix à la production ont été quelque peu mitigés en juillet, l’indice des prix des produits industriels (IPPI) étant resté stable et l’indice des prix des matières brutes (IPMB) ayant augmenté de 0,7 %. En glissement annuel, les prix ont augmenté de 2,9 % et de 4,1 %, respectivement, pour l’IPPI et l’IPMB. Au cours de l’année écoulée, les gains ont été concentrés sur les métaux et, dans une moindre mesure, sur les produits pétrochimiques. L’économie canadienne a créé un modeste 22 000 emplois en août, tandis que le taux de chômage a augmenté de 0,2 % pour atteindre 6,6 %, car davantage de Canadiens étaient à la recherche d’un emploi.
- Le département du Travail américain a indiqué que l’indice des prix à la consommation (IPC) avait augmenté de 0,2 % en juillet, après une baisse de 0,1 % en juin. La progression de l’indice de 2,9 % d’une année sur l’autre est légèrement inférieure à la hausse annuelle de 3,0 % enregistrée en juin et représente la plus faible augmentation annuelle depuis mars 2021. Les coûts du logement ont augmenté de 0,4 % en juillet — représentant près de 90 % de la hausse de l’IPC pour le mois — et ont progressé de 5,1 % par rapport à la même période en 2023. Les prix des voitures et des camions d’occasion ont diminué de 2,2 % et de 10,9 % en juillet et au cours de la période de 12 mois précédente, respectivement. Les prix de l’essence sont restés stables en juillet et ont baissé de 2,2 % en glissement annuel. La hausse de 3,2 % de l’inflation de base en juillet en glissement annuel, mesurée par l’IPC pour tous les articles à l’exception des aliments et de l’énergie, a diminué de 0,1 point de pourcentage par rapport à la hausse annuelle de 3,3 % enregistrée le mois précédent, et a constitué la plus faible augmentation d’une année sur l’autre depuis avril 2021. Selon la deuxième estimation du département du Commerce, le produit intérieur brut (PIB) des États-Unis a augmenté à un taux annualisé de 3,0 % au deuxième trimestre 2024, soit une légère hausse par rapport à l’estimation initiale du gouvernement de 2,8 % et plus du double de la hausse de 1,4 % enregistrée au premier trimestre de l’année. Les principaux contributeurs à la croissance du PIB au deuxième trimestre ont été les dépenses de consommation, les investissements privés en stocks (une mesure des variations de la valeur des stocks d’une période à l’autre) et les investissements fixes non résidentiels (achats de structures non résidentielles, d’équipements et de logiciels). Les importations, qui sont déduites du PIB, ont augmenté au cours du trimestre. Le gouvernement a attribué le taux de croissance plus élevé du PIB au deuxième trimestre par rapport à la période de trois mois précédente à l’augmentation des investissements en stocks privés et des dépenses de consommation.
- L’Office of National Statistics (ONS) a indiqué que l’inflation au Royaume-Uni, mesurée par l’IPC, a baissé de 0,2 % en juillet, après une hausse de 0,1 % en juin. L’IPC a augmenté de 2,2 % en rythme annuel, soit moins que prévu, ce qui représente une légère hausse par rapport à l’augmentation de 2,0 % enregistrée le mois précédent. Les coûts du logement et les prix des services aux ménages (principalement le gaz et l’électricité) ont le plus contribué à la hausse de l’inflation d’une année sur l’autre, et ont plus que compensé les baisses des prix des restaurants et des hôtels. L’inflation de base, qui exclut les prix volatils de l’énergie et de l’alimentation, a augmenté à un taux annuel de 3,3 % en juillet, en baisse par rapport à l’augmentation de 3,5 % en glissement annuel en juin. 5 Selon la deuxième estimation de l’ONS, le PIB du Royaume-Uni est resté stable en juin (la période de déclaration la plus récente), après un taux de croissance de 0,4 % en mai. L’économie a progressé de 0,6 % au cours de la période de trois mois se terminant le 30 juin. La production dans le secteur des services a augmenté de 0,8 % au cours de la période de trois mois, tandis que la production et la construction ont chacune baissé de 0,1 % . 6
- Eurostat a estimé le taux d’inflation de la zone euro à 2,2 % pour la période de 12 mois se terminant en août, en baisse par rapport à la hausse annuelle de 2,6 % enregistrée en juillet. Les coûts dans le secteur des services ont augmenté de 4,2 % au cours de la période, en hausse par rapport à la progression annuelle de 4,0 % enregistrée en juillet. Les prix des aliments, de l’alcool et du tabac ont augmenté de 2,4 % d’une année sur l’autre en août, soit un taux légèrement supérieur au taux annuel de 2,3 % enregistré le mois précédent. Les biens industriels non énergétiques ont augmenté de 0,4 % au cours des 12 derniers mois, en baisse par rapport à la hausse annuelle de 0,7 % en juillet, tandis que les prix de l’énergie ont chuté de 3,0 % après une hausse de 1,2 % d’une année sur l’autre en juillet. L’inflation de base, qui exclut les prix volatils de l’énergie et des denrées alimentaires, a augmenté à un taux annuel de 2,8 % en août, légèrement inférieur à la hausse de 2,9 % en glissement annuel en juillet. 7 Eurostat a également indiqué que le PIB de la zone euro a légèrement augmenté de 0,3 % au cours du deuxième trimestre 2024, égalant le taux de croissance du premier trimestre, et a progressé de 0,6 % en glissement annuel. Les économies de la Pologne, de l’Irlande et des Pays-Bas ont été les plus performantes au deuxième trimestre, avec une croissance de 1,5 %, 1,2 % et 1,0 %, respectivement. À l’inverse, le PIB de la Lettonie et celui de la Suède ont baissé de 1,1 % et 0,8 % au cours du mois. 8
Données indicielles (août 2024)
- L’indice composé S&P/TSX a augmenté 1,22 %.
- L’indice obligataire universel Canada FTSE TMX a gagné 0,33 %.
- L’indice S&P 500, qui mesure les actions américaines, a affiché un rendement de -0,07 %.
- L’indice MSCI Monde tous pays (net), utilisé comme étalon pour évaluer le rendement des actions mondiales, n’a gagné que 0,04 %.
- L’indice ICE BofA US High Yield Constrained, qui représente les marchés obligataires américains à rendement élevé, a produit 1,46 % (couvert contre le risque de change) et -0,89 % (non couvert).
- L’indice de la volatilité de la bourse d’options de Chicago, une mesure de la volatilité implicite de l’indice S&P 500 aussi connue sous le nom d’« indice de la peur », a grimpé à 38,57 au début d’août, mais a finalement reculé de 16,36 à la fin de juillet à 15,55 à la fin du mois.
- Les cours du pétrole brut WTI Cushing, un indicateur clé des fluctuations du marché pétrolier, ont reculé, passant de 77,91 $ US à 73,55 $ le baril à la fin d’août.
- Le dollar canadien s’est fortement raffermi, atteignant 1,35 $ CA par $ US. Le dollar américain s’est en général affaibli par rapport aux principales devises mondiales. Il a terminé le mois d’août à 1,11 $ US contre l’euro, à 1,31 $ US contre la livre sterling et à 145,61 yens.
1 Toutes les performances des marchés boursiers sont basées sur l’indice MSCI Monde tous pays.
2 Selon le département du Trésor américain. Au 30 août 2024.
3 Selon CME Group. Au 31 août 2024.
4 Selon le Wall Street Journal. 14 août 2024.
5 Selon l’ONS. 14 août 2024.
6 Selon l’ONS. 15 août 2024.5 Selon l’ONS.
7 Selon Eurostat. Au 14 août 2024.
8 Selon Eurostat. Au 14 août 2024.