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Malgré un trimestre mitigé, les actions conservent leur avance à la mi-temps

10 juillet, 2024
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Point de vue de SEI sur le marché canadien

SEI a mis en garde les investisseurs que l’économie canadienne pourrait connaître des difficultés. La croissance a été plutôt anémique, mais les craintes de récession se sont révélées infondées jusqu’à présent. Même si la confiance des entreprises et des consommateurs reste déprimée, elle n’a pas suffisamment influencé le comportement économique pour provoquer une récession. Nous avons également souligné que, pour une petite économie ouverte comme celle du Canada, les perspectives nationales dépendent souvent fortement de ce qui se passe à l’extérieur de ses frontières. Les recherches récentes de la Banque du Canada ont confirmé cette observation de façon intéressante, et nous allons examiner brièvement certaines données et recherches pertinentes pour les investisseurs. 

La nouvelle la plus remarquable du deuxième trimestre a sans doute été la décision de la Banque du Canada de réduire son taux d’intérêt cible de 0,25 % pour le faire passer à un taux annualisé de 4,75 %. Il s’agit de la première baisse de taux par la Banque du Canada depuis 2020, et la première parmi les banques centrales du G7 pour le cycle actuel. Toutefois, comme pour de nombreuses banques centrales, l’assouplissement de la politique monétaire a été loin des attentes du marché en ce début d’année. Les périodes de la COVID et de l’après-COVID ont été difficiles pour les banquiers centraux. Lorsque l’inflation a commencé à s’installer il y a quelques années, nous avons développé avec ironie un « indice de misère des banquiers centraux » pour illustrer à quel point ces conditions étaient difficiles. Même si l’inflation s’est certainement améliorée au cours de deux dernières années, les pressions auxquelles est confronté Tiff Macklem, le gouverneur de la Banque du Canada, et ses collègues sont toujours supérieures aux normes historiques. 

Nous avons également mentionné que la faible croissance de la productivité constituait un défi continu pour la Banque du Canada. La première adjointe Carolyn Rogers, une des collègues du gouverneur Macklem, a lancé un avertissement sévère à ce sujet dans un discours prononcé en mars 2024 : « La productivité nous aide à immuniser l’économie contre l’inflation. Quand la productivité est faible, la croissance ne peut pas dépasser un certain rythme sans que l’inflation s’en mêle. Quand la productivité est forte, on peut profiter d’une croissance plus rapide, d’un plus grand nombre d’emplois et de salaires plus élevés sans craindre le spectre de l’inflation. Voilà qui m’amène à parler du piètre bilan de la productivité au Canada, un problème qui dure depuis trop longtemps. Il y a péril en la demeure. Il faut agir. » L’inflation a diminué, la croissance s’est maintenue mieux que prévu et le consensus s’attend à une amélioration de l’activité économique à l’approche de l’année 2025. Par contre, les données récentes sur l’emploi indiquent que le relâchement du marché du travail se poursuit. Et une politique monétaire plus souple dans le contexte d’une faible croissance de la productivité signifie un risque plus élevé que d’habitude d’observer une nouvelle accélération de l’inflation, comme nous l’avons souligné dans nos perspectives pour le quatrième trimestre 2023. Alors que les marchés s’attendent à de nouvelles réductions de la part de la Banque du Canada, ces incertitudes ont très certainement été à l’origine de la recommandation du gouverneur Macklem pendant sa conférence de presse de « profiter du moment présent, tout simplement », car ils « prendront les choses une réunion à la fois ». 

Deux documents de travail récents de la Banque du Canada fournissent matière à réflexion sur l’environnement économique et l’investissement. Comme nous l’avons déjà souligné, pour une économie ouverte de petite taille comme celle du Canada, il est important de tenir compte de l’activité à l’extérieur des frontières du pays. Selon des enquêtes récentes, même si la confiance des fabricants canadiens a été faible et pire que dans beaucoup d’autres pays, elle reste meilleure que dans certains pays.

Un document de travail de la Banque du Canada datant d’avril 2024 révèle que les développements économiques des États-Unis ont un impact considérable sur le comportement des marchés obligataires dans certaines petites économies ouvertes (Canada, Suède et Royaume-Uni), ce qui peut signifier que « les nouvelles économiques américaines… sont encore plus importantes que les nouvelles macroéconomiques nationales des pays respectifs » et « sont particulièrement importantes pour expliquer les changements à faible fréquence dans les composantes des attentes des taux d’inflation nominaux, réels et au point mort. »  En mars, un autre document de travail a proposé un modèle de prévision de la récession pour le Canada qui, à partir d’un large éventail de variables nationales et étrangères, a sélectionné non seulement le comportement des marchés obligataires et boursiers nationaux, mais aussi l’indice d’activité nationale de la Réserve fédérale de Chicago pour l’économie américaine. L’inversion de la courbe de rendement au Canada indique un risque de récession plus élevé que la normale depuis le milieu de l’année 2022. Malgré un léger fléchissement à la mi-juin, l’indice S&P/TSX envoie un signal plus optimiste depuis l’automne dernier. Et même si l’indice d’activité nationale de la Réserve fédérale de Chicago est légèrement négatif depuis plus de 18 mois (ce qui indique qu’un plus grand nombre de composants sont en baisse), l’indice global reste dans un territoire compatible avec une expansion continue. De toute évidence, il est important pour quiconque s’intéresse aux perspectives économiques du Canada de garder un œil sur un voisin du sud. SEI estime que même si l’économie américaine pourrait continuer de s’essouffler, « les États-Unis devraient continuer d’éviter de sombrer dans la récession. » 

Une caractéristique intéressante de l’économie américaine — qu’elle partage avec le Canada — est que le moral des consommateurs a été étonnamment faible pendant la période qui a suivi la pandémie, malgré une inflation en baisse et un marché du travail solide. Pour s’en convaincre, il suffit de comparer le traditionnel « indice de misère » à l’indice de confiance des consommateurs de l’Université du Michigan. L’indice de misère a fortement baissé grâce à une inflation plus faible (mais encore trop élevé !) et à un taux de chômage toujours bas, mais il existe un écart notable entre cet indice et la dernière mesure du sentiment de l’Université du Michigan.

Une des possibilités évidentes est que l’affiliation politique joue un rôle, mais il est peu probable qu’elle puisse expliquer une grande partie de l’écart, étant donné que les opinions les plus partisanes ont tendance à changer en fonction du parti qui détient le pouvoir exécutif. Cette piste se complique également si l’on considère que le Congrès américain a autant d’influence sur l’économie que le président (si ce n’est plus). Un groupe d’économistes a réexaminé les mesures de l’inflation aux États-Unis pour tenter d’analyser le paradoxe sentiment-misère et a constaté que l’incorporation des charges d’intérêt (ou des coûts de financement des consommateurs pour les hypothèques et les automobiles) dans leur modèle pouvait expliquer une grande partie de l’écart dans la confiance des consommateurs. L’article n’était pas une critique de la façon dont les divers indices des prix à la consommation ont évolué au fil du temps — les méthodes actuelles ont toujours tendance à mieux séparer le signal de l’inflation du bruit du niveau des prix que les plus anciennes. Toutefois, lorsqu’on examine les mesures de confiance des consommateurs, il est important de noter que les dépenses de financement peuvent jouer un rôle aussi important que l’emploi et l’inflation. C’est sans aucun doute le cas pour les consommateurs canadiens.

Cela nous amène à une question clé que les observateurs du marché se posent depuis quelques mois : si la Réserve fédérale américaine (Fed) finit par suivre l’exemple de la Banque du Canada en abaissant son taux d’intérêt directeur, quels effets cela pourrait-il avoir sur la confiance des consommateurs, le crédit et l’activité ? Et quels effets les décisions de réduction des taux de la Banque du Canada pourraient-elles avoir sur l’activité intérieure ? Rien n’est moins sûr à ce stade. La Fed, la Banque du Canada et leurs homologues étrangers doivent trouver le juste milieu entre la poursuite des progrès en matière d’inflation et la prévention de dommages inutiles à l’économie. En d’autres termes, si les indices de misère des banquiers centraux ont quelque peu reculé, ils restent confrontés à une grande incertitude quant aux perspectives économiques et à la définition d’une politique appropriée. Pour les investisseurs, la meilleure réponse à cette incertitude est de maintenir leur diversification, quel que soit le degré d’anxiété de corrélation qu’ils peuvent ressentir. 

Point de vue de SEI sur le marché mondial

La dynamique actuelle des marchés boursiers nous rappelle que la diversification des expositions entre les régions, les secteurs, les facteurs et les entreprises individuelles est plus importante que jamais pour les investisseurs, et nous restons attachés à ce principe fondamental. Ce principe est particulièrement important pour les investisseurs passifs qui, à ce stade du cycle (concentré et cher), pourraient vouloir commencer à se diversifier dans des stratégies gérées activement. Nous estimons que la concentration et les évaluations sont toujours préoccupantes pour les investisseurs en actions américaines. Selon nous, la taille et les attentes actuelles en matière de croissance future des grands titres placent la barre très haut, même pour les meilleures entreprises dans les secteurs les plus transformateurs.

Alors que nous soulignons la volatilité généralement faible du marché boursier élargi depuis près d’un an, nous nous concentrons sur le niveau élevé de volatilité présent spécifiquement dans les plus grands noms du marché. L’indice de volatilité CBOE ou VIX est un point de vue prospectif de la volatilité dérivée des options à 30 jours du S&P 500. Le VIX a clôturé le mois à environ 12,5 %, ce qui est nettement inférieur à sa moyenne à long terme d’environ 16 %. La même mesure de la volatilité implicite pour Nvidia est environ 4 fois supérieure au niveau du VIX, à plus de 50 %. Il est certes logique que la volatilité d’un seul titre soit plus élevée que celle du marché ; toutefois, lorsque l’une des plus grandes sociétés du monde se négocie avec des niveaux de volatilité aussi élevés, cela nous laisse penser que les investisseurs en actions risquent d’être malmenés au cours du second semestre 2024.

Nos perspectives pour les taux d’intérêt aux États-Unis sont résolument baissières. Le rendement de l’obligation américaine à 10 ans a commencé le trimestre avec une pression à la hausse en raison des données sur l’inflation très élevées et sur l’emploi plus fortes que prévu. Un léger fléchissement de la tendance d’inflation et un ton plus « dovish » de la Réserve fédérale américaine (Fed) ont fait en sorte que le rendement du Trésor américain à 10 ans a terminé le trimestre à 4,36 %, soit une baisse d’environ 30 points de base par rapport au point culminant du trimestre. Nous nous interrogeons sur le bien-fondé de cette reprise et continuons à tabler sur une hausse des taux d’intérêt à long terme aux États-Unis. Nous pensons qu’une inflation encore plus tenace à court terme et un marché de l’emploi résilient inciteront la Fed à maintenir son taux stable au moins jusqu’après l’élection présidentielle en novembre. 

Tout en reconnaissant que la Fed est désespérée de rejoindre le Canada, l’Europe, la Suisse et la Suède (qui ont déjà commencé à baisser leurs taux), nous continuons à penser que la possibilité d’une réaccélération de l’inflation maintiendra tout cycle d’assouplissement américain à un niveau relativement bas. En plus d’un taux d’intérêt directeur final plus élevé que prévu, nous continuons de penser que l’économie américaine résiste malgré quelques signes avant-coureurs de faiblesse, que la prime de terme (les investisseurs percevant des intérêts plus élevés sur les dettes à long terme) reviendra sur la courbe de rendement américaine et que les principes fondamentaux de l’offre et de la demande maintiendront une pression à la hausse sur les taux à long terme jusqu’à la fin de l’année.

Nous prévoyons qu’un environnement macro-cyclique et structurel positif favorisera une forte reprise des matières premières au cours du second semestre de 2024. La catégorie d’actifs a atteint un sommet au milieu de 2022, parallèlement aux taux d’inflation mondiaux, et a souffert de la tendance de désinflation qui s’est installée dans le monde entier. Plus récemment, nous avons été surpris par la rigueur dont l’OPEP+ a fait preuve en matière de production, par la demande influencée par l’IA et par les achats d’or des banques qui ont influencé les rendements depuis le début de l’année. Nous pensons que les facteurs saisonniers renforceront la dynamique positive dans ce secteur, car la demande de voyages d’été reste forte et la volatilité liée aux conditions météorologiques exerce des pressions asymétriques à la hausse. De plus, le mois de juillet marque également le début du Troisième plénum du Comité central de la Chine, l’organe directeur suprême du parti communiste. On s’attend à ce que ce rassemblement comprenne des réformes des infrastructures et des projets de relance axés sur l’amélioration du réseau électrique. Nous considérons qu’il s’agit là d’un autre stimulant potentiel de la demande à court terme qui renforce notre vision à long terme du sous-investissement chronique mondial dans l’espace de la consommation de base qui, selon nous, continuera d’agit comme un vent structurel favorable. 

Contexte économique

Les principaux indices boursiers mondiaux ont enregistré des résultats mitigés au deuxième trimestre 2024, mais ont terminé le premier semestre de l’année en territoire positif. Aux États-Unis, l’indice S&P élargi et l’indice composé Nasdaq, à forte composante technologie, ont enregistré des rendements positifs, soutenus en grande partie par une hausse concentrée d’un petit nombre de sociétés bénéficiant, notamment Nvidia. La plupart des marchés d’actions développés en dehors des États-Unis ont perdu du terrain au cours du trimestre, les investisseurs craignant qu’une inflation persistance n’incite de nombreuses banques centrales mondiales à retarder le passage à un régime de réduction des taux. 

Les pays nordiques ont été les plus performants parmi les marchés boursiers développés au cours du trimestre, avec en tête la Norvège et la Finlande. L’Amérique du Nord a aussi enregistré des gains intéressants, principalement en raison de la reprise aux États-Unis. L’Extrême-Orient a enregistré un rendement négatif pour le trimestre et a été le principal marché développé à la traîne en raison de la faiblesse du Japon. L’Afrique a été la région la plus performante des marchés émergents au cours du trimestre, principalement en raison de la vigueur en Afrique du Sud. À l’inverse, le marché de l’Amérique latine a fortement baissé au cours de la période de trois mois et a été le moins performant en raison de baisses importantes au Mexique et au Brésil. 

Les actifs à revenu fixe mondiaux, tels que mesurés par l’indice obligataire Bloomberg Global Aggregate, ont baissé de 1,1 % au deuxième trimestre. Les obligations à haut rendement ont enregistré des gains modestes et ont été les plus performantes sur le marché américain des titres à revenu fixe, suivies par les titres du Trésor américain, les titres adossés à des créances hypothécaires et les obligations de sociétés. Les rendements des titres Trésor ont augmenté pour toutes les échéances, à l’exception des bons à 1, 2 et 6 mois. Les rendements des billets du Trésor à 2, 3 et 5 ans ont augmenté de 0,12 % au cours du trimestre, et ceux à 10 ans de 0,16 %. L’écart entre les titres à 10 ans et à 2 ans s’est réduit de -0,39 % à -0,35 % au cours du trimestre, et la courbe des rendements est restée inversée. 

Les prix mondiaux des matières premières, mesurés par l’indice Bloomberg Commodity Total Return, ont augmenté de 2,9 % au cours du trimestre. Les prix du pétrole brut West Texas Intermediate (WTI) et Brent ont reculé pendant la période, respectivement de 2,0 % et de 2,4 %, en raison des inquiétudes relatives au ralentissement de la demande d’essence. Les prix du pétrole brut WTI et Brent ont terminé le trimestre avec des gains de 16,0 % et de 13,0 %, respectivement. Le prix du gaz naturel au New York Mercantile Exchange (NYMEX) a bondi de 47,4 % au cours du trimestre, en raison d’une forte demande et d’une baisse de la production aux États-Unis, ainsi que des prévisions selon lesquelles les progrès de l’IA augmenteront la consommation d’électricité produite à partir du gaz naturel. Le prix de l’or au comptant a augmenté de 4,5 % au cours du trimestre, le conflit actuel entre Israël et le Hamas ayant incité les investisseurs à rechercher des placements sûrs. Malgré un effondrement en juin dû à une augmentation significative de la production, les prix du blé ont terminé le trimestre en hausse de 2,4 %, suite à des spéculations antérieures selon lesquelles des précipitations inférieures à la moyenne en Russie et dans les plaines du sud des États-Unis pourraient entraîner des contraintes d’approvisionnement.

Conformément aux attentes, le Federal Open Market Committee (FOMC) a maintenu le taux des fonds fédéraux dans une fourchette de 5,25 % à 5,50 % à l’issue de sa réunion des 11 et 12 juin. Dans un communiqué annonçant la décision sur les taux, le FOMC a noté que « l’inflation a diminué au cours de l’année écoulée, mais reste élevée. Au cours des derniers mois, de nouveaux progrès modestes ont été accomplis vers l’objectif d’inflation de 2 % fixé par le Comité ». La reconnaissance par le FOMC de « nouveaux progrès » dans la réalisation de l’objectif d’inflation contraste avec le communiqué publié à l’issue de la réunion précédente, le 1er mai, dans lequel le Comité avait fait état « d’absence de progrès » dans la réalisation de son objectif. 

Le « dot plot » des projections économiques de la Fed indique un taux médian des fonds fédéraux de 5,1 % à la fin de 2024, ce qui indique que la banque centrale ne prévoit qu’une seule réduction du taux des fonds fédéraux d’environ 25 points de base (0,25 %) d’ici la fin de l’année. La Fed a estimé que l’inflation de base, mesurée par l’indice des prix des dépenses de consommation personnelle, terminera l’année à un taux annuel de 2,6 %, ce qui est légèrement plus élevé que la projection de 2,4 % de la banque centrale en mars. L’indice des prix des dépenses de consommation personnelle est la mesure de l’inflation préférée de la Fed, car il suit l’évolution des prix payés par les consommateurs pour un ensemble plus complet de biens et de services que l’indice des prix à la consommation (IPC).

À la fin du mois de juin, l’outil FedWatch de CME Group impliquait qu’il y avait 56 % de chances que la banque centrale réduise ses taux de 25 points de base (0,25 %) à l’issue de sa réunion des 17 et 18 septembre. L’outil FedWatch permet d’évaluer les attentes des marchés quant aux changements potentiels du taux cible des fonds fédéraux, tout en évaluant les actions potentielles de politique monétaire de la Fed lors des réunions du Federal Open Market Committee (FOMC). 

Banques centrales

  • Près de 11 mois après sa dernière hausse de taux, la Banque du Canada est devenue la première grande banque centrale d’un marché développé à assouplir son taux directeur en le réduisant de 0,25 % pour le faire passer à 4,75 %, lors de sa réunion du 5 juin. De plus, la Banque du Canada continuera à normaliser son bilan par le biais d’un resserrement quantitatif. Dans son communiqué de presse, la Banque du Canada a souligné que la croissance mondiale était solide — autour de 3 % — même si la croissance a ralenti en Amérique du Nord. Elle a également indiqué que l’inflation, bien que toujours élevée dans de nombreuses économies développées, continue de se rapprocher de l’objectif de la Banque du Canada. Dans ce contexte, la Banque du Canada a décidé que la politique monétaire pourrait être moins restrictive à l’avenir, malgré les préoccupations persistantes à propos du risque d’une nouvelle accélération du taux d’inflation. La prochaine réunion de la Banque du Canada est prévue pour le 24 juillet.
  • Lors de la conférence de presse qui a suivi la réunion du FOMC le 12 juin, Jerome Powell, le président de la Fed, a déclaré que, même si la banque centrale n’a pas opté pour des baisses de taux, aucun membre du FOMC n’anticipe la nécessité d’une hausse des taux. M. Powell a déclaré : « Nous avons toujours parlé de réductions à un certain moment. Il ne s’agit pas d’éliminer la possibilité d’une hausse des taux, mais personne ne considère cela comme un scénario de base ». Le président de la Fed a reconnu les progrès réalisés en matière de ralentissement de l’inflation, le « bon niveau » de la croissance économique et la robustesse du marché de l’emploi. « En fin de compte, nous pensons que les taux devront baisser pour continuer à soutenir tout cela », a indiqué M. Powell. « Mais jusqu’à présent, ils n’ont pas eu à le faire. C’est pourquoi nous surveillons de près les signes de faiblesse. »
  • Lors de la réunion du 19 juin, la Banque d’Angleterre a laissé le taux d’escompte inchangé à 5,25 %, son plus haut niveau en 15 ans. La décision n’a pas été unanime : deux membres du Comité de politique monétaire de la Banque d’Angleterre ont voté pour une réduction du taux de 25 points de base à 5,0 %. Dans son annonce sur la décision de taux, le Comité a commencé : « L’orientation restrictive de la politique monétaire pèse sur l’activité de l’économie réelle, conduit à un marché de l’emploi plus souple et pèse sur les pressions inflationnistes. Les principaux indicateurs de la persistance de l’inflation ont continué de modérer, même s’ils restent élevés. » Le Comité a également réitéré son engagement à « ajuster la politique monétaire en fonction des données économiques afin de ramener durablement l’inflation à l’objectif de 2 %. »
  • La Banque centrale européenne est devenue la banque centrale la plus importante et la plus notable à assouplir sa politique monétaire, en réduisant son taux d’intérêt de référence de 25 points de base à 4,25 % à l’issue de sa réunion u 6 juin — sa première baisse de taux depuis le 19 septembre. Dans un communiqué annonçant la décision sur les taux, le Conseil des gouverneurs de la BCE a déclaré : « Sur la base d’une évaluation actualisée des perspectives d’inflation, de la dynamique de l’inflation sous-jacente et de la force de la transmission de la politique monétaire, il est aujourd’hui opportun de réduire le caractère restrictif de la politique monétaire, après avoir maintenu les taux directeurs au même niveau pendant neuf mois. » Toutefois, le Conseil des gouverneurs a averti qu’il « ne s’engage pas à l’avance sur une trajectoire de taux particulière. »
  • La Banque du Japon a maintenu son taux d’intérêt de référence dans une fourchette de 0,0 % à 0,1 % après sa réunion des 13 et 14 juillet. Toutefois, la banque centrale n’a pas fourni d’informations concernant le calendrier de réduction de son programme d’achat d’obligations, ce qui a entraîné une forte baisse du yen par rapport au dollar américain. Dans son Résumé des opinions exprimées lors de la réunion de politique monétaire, la Banque du Japon a souligné que « si l’évolution des prix a été conforme aux perspectives de la Banque, il est possible que les prix s’écartent à la hausse du scénario de base si une nouvelle répercussion des récentes augmentations de coûts sur les prix à la consommation se produit. Il est donc nécessaire pour la Banque d’examiner si de nouveaux ajustements de la politique monétaire accommodante sont nécessaires du point de vue de la gestion des risques. »
  • Données économiques (à moins d’indications contraires, données provenant de Bloomberg)
  • Selon Statistique Canada, le taux d’inflation (mesuré par la variation de l’indice des prix à la consommation [IPC]) a augmenté de 0,6 % en mai et de 2,9 % pour l’année se terminant en mai. Cette légère accélération des prix est due à l’augmentation des coûts des services cellulaires, des voyages organisés, des loyers et des voyages en avion. Les prix à la production ont été mitigés, l’indice des prix des produits industriels (IPPI) étant resté stable et l’indice des prix des matières premières (IPMB) ayant baissé de 1,0 % en mai. Pour l’année se terminant en mai, l’IPPI et l’IPMB ont augmenté respectivement de 1,8 % et de 7,6 %. Par ailleurs, les prix des carburants et des métaux ont été plus élevés qu’il y a un an. L’enquête sur la population active a indiqué que l’emploi est resté pratiquement inchangé en juin, l’économie ayant perdu 1 400 emplois, tandis que le taux de chômage a augmenté de 0,2 % pour atteindre 6,4 %. Le taux de chômage a poursuivi sa tendance à la hausse, augmentant de 1,3 % depuis avril 2023.
  • Le département du Travail a indiqué que l’indice des prix à la consommation (IPC) est resté stable en mai, en baisse par rapport à la hausse de 0,3 % enregistrée en avril. La progression de 3,3 % en glissement annuel, en baisse par rapport à la hausse annuelle de 3,4 % en avril, était légèrement inférieure aux attentes. Les coûts du logement ont augmenté de 0,4 % et de 5,4 % en mai et au cours des 12 mois précédents, respectivement, tandis que les prix de l’alimentation ont affiché des hausses correspondantes de 0,1 % et de 2,1 %. Les prix de l’énergie ont diminué de 2,0 % en mai, mais ont augmenté de 3,7 % en glissement annuel. La hausse de 3,4 % de l’inflation de base sur 12 mois en glissement annuel en mai, mesurée par l’IPC pour tous les articles moins les aliments et l’énergie, était en baisse de 0,2 point de pourcentage par rapport à la hausse en glissement annuel du mois précédent, et représentait la plus faible augmentation annuelle depuis avril 2021. Selon la troisième estimation du département du Commerce, le produit intérieur brut (PIB) des États-Unis a augmenté à un taux annualisé de 1,4 % au premier trimestre 2024, ce qui représente une forte baisse par rapport à la hausse de 3,4 % enregistrée au quatrième trimestre 2023. Le dernier chiffre représente une augmentation par rapport à la deuxième estimation de 1,3 % pour la croissance du PIB au premier trimestre. Ce changement a été attribué à une révision à la baisse des importations (qui sont soustraites dans le calcul du PIB), ainsi qu’à des révisions à la hausse de l’investissement fixe non résidentiel (achats de structures non résidentielles, d’équipements et de logiciels) et des dépenses publiques. Ces révisions ont été partiellement compensées par une révision à la baisse des dépenses de consommation.
  • Selon l’Office des statistiques nationales (OSN), les prix à la consommation au Royaume-Uni, mesurés par l’indice des prix à la consommation (IPC), ont augmenté de 0,3 % en mai, ce qui correspond à la hausse d’avril. La progression de l’IPC de, 20 % d’une année sur l’autre est inférieure à la hausse annuelle de 2,3 % enregistrée le mois précédent. Les principaux facteurs ayant contribué à la hausse de l’inflation sur douze mois sont l’alcool et le tabac, ainsi que les soins de santé. Ces facteurs ont plus que compensé les baisses des coûts du logement et des services aux ménages, ainsi que des meubles et des articles ménagers. L’inflation de base, qui exclut les prix volatils des denrées alimentaires, a augmenté à un taux annuel de 3,5 % en mai, en baisse par rapport à l’augmentation de 3,9 % d’une année sur l’autre en avril. Selon la deuxième estimation de l’OSN, le PIB du Royaume-Uni a augmenté de 0,7 % au premier trimestre 2024 (la période de déclaration la plus récente), une hausse par rapport à l’estimation initiale d’une augmentation de 0,6 %, et dépassant de manière significative la baisse de 0,6 % au cours des trois derniers mois de 2023. La production dans les secteurs des services et de la production a augmenté respectivement de 0,8 % et de 0,6 % au premier trimestre, tandis que la production dans le secteur de la construction a diminué de 0,6 %.
  • Eurostat a estimé le taux d’inflation de la zone euro à 2,6 % pour la période de 12 mois se terminant en mai, en légère hausse par rapport à la progression annuelle de 2,4 % enregistrée en avril. Les coûts dans le secteur des services ont augmenté de 4,1 % au cours de cette période. Les prix de l’alimentation, de l’alcool et du tabac ont augmenté de 2,6 % d’une année sur l’autre en avril, soit un peu moins que le taux annuel de 2,8 % enregistré le mois précédent. Les prix de l’énergie ont augmenté de 0,3 % au cours des 12 derniers mois, après une baisse annuelle de 0,6 % en avril. L’inflation de base, qui exclut les prix volatils de l’énergie et de l’alimentation, a augmenté à un taux annuel de 2,9 % en avril, soit une hausse de 0,2 point de pourcentage par rapport à la hausse de 2,7 % d’une année sur l’autre en avril. Eurostat a également indiqué que le PIB de la zone euro a légèrement augmenté de 0,3 % au cours du premier trimestre 2024, après une baisse de 0,1 % au cours du quatrième trimestre 2023, et qu’il a progressé de 0,4 % en glissement annuel. Les économies de Malte, de Chypre et de la Croatie sont les plus performantes au premier trimestre, avec une croissance de 1,3 %, 1,2 % et 1,0 %, respectivement. À l’inverse, le PIB du Danemark et de l’Estonie a reculé de 1,8 % et 0,5 % au cours du trimestre.

Données indicielles (deuxième trimestre 2024)

  • L’indice composé S&P/TSX a reculé de 0,53 %.
  • L’indice obligataire global universel Canada FTSE TMX a gagné 0,86 %.
  • L’indice S&P 500, qui mesure les actions américaines, a grimpé de 5,45 %.
  • L’indice MSCI Monde tous pays (net), utilisé comme étalon pour évaluer le rendement des actions mondiales, a enregistré une hausse de 4,02 %.
  • L’indice ICE BofAML U.S. High Yield Constrained, qui représente les marchés obligataires américains à rendement élevé, a produit 0,91 % (couvert) et 2,22 % (non couvert). 
  • L’indice de la volatilité de la bourse d’options de Chicago, une mesure de la volatilité implicite de l’indice S&P 500 aussi connue sous le nom d’« indice de la peur », a atteint un sommet à 19,23 pendant le trimestre, mais a fini par reculer, passant de 13,01 à 12,44.
  • Les cours du pétrole brut WTI à Cushing, un indicateur clé des fluctuations du marché pétrolier, ont reculé, passant de 83,17 $ US à 81,54 $ US le baril à la fin du trimestre. 
  • Le dollar canadien s’est affaibli à 1,37 $ CA par dollar américain. Le dollar américain s’est également raffermi contre les principales devises mondiales. Il a terminé juin à 1,07 $ US contre l’euro, à 1,26 $ US contre la livre sterling et à 160,86 yens.


Définition des indices

  • L’indice des prix des dépenses de consommation personnelle mesure les prix que les consommateurs paient pour les biens et les services afin de révéler les tendances sous-jacentes de l’inflation. L’indice de base des prix dépenses de consommation personnelle exclut les prix volatils de l’alimentation et de l’énergie.

    L’« indice de misère » traditionnel a été créé par l’économiste Arthur Okun. Il additionne les taux de chômage et d’inflation pour évaluer la situation économique des consommateurs. Pour l’indice de misère des banquiers centraux, nous soustrayons le taux de chômage du taux d’inflation, en utilisant la règle empirique (parfois controversée) selon laquelle des marchés du travail tendus ont tendance à favoriser une inflation plus élevée.

Renseignements importants

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